Hiver.

"Décembre, dans une taverne alsacienne, avec, sur la table, le meilleur chocolat viennois du monde :

« un chocolat au lait, avec dessus de la crème chantilly, en nuages, en coton, et encore dessus, de la neige de cacao, qui râpe le bout de la langue … »

Mettre la tasse entre ses mains, et la respirer si fort qu’on avait de la chantilly sur le nez… D’abord, manger la chantilly à la cuillère, mais juste un peu, pas tout.« Chantilly », c’était un mot joyeux, léger, glissant, qui prenait l’hiver à rebours …

L’hiver sucré et frais, avec le doux et le léger, le chaud et le froid, la crème qui s’imbibait dans le lait brûlant…L’hiver qui s’enlisait dans une tasse de cacao…« Hiver, à la petite cuillère, avec deux sucres, un peu fondant, un peu triste… » Un chocolat viennois… Un petit instant de douceur, le temps de rêvasser à l’Autriche, aux valses, à William Sheller, et la nostalgie des chansons d’avant …« Si je t’écris ce soir de Vienne… Ta ta ta ta….Ta ta ta taaaa…Je marche, je rêve dans Vienne…Trois temps de valse lointaine …ta ta ta»

Fredonner un peu en soufflant sur ses mains, pianoter sur la table ….

L’instant de calme entre deux mondes, quand on glisse vers la fin de l’année…"