De toits à moi.
( mars 2008, mon travail de diplôme )
"Mais quelle tuile ... Je suis amoureuse de toi.
En plus, la moitié des filles du coin le sont aussi, alors pas de quartier, chacune pour soi.
Je traine vers chez toi, les quartiers chics, parce que ta famille a pignon sur rue.
Je fais le pied de grue, des heures à la con, pour te croiser au moindre prétexte, ça y est, j'ai repéré ta maison, c'est super luxe, presque la Maison Blanche.
Je fais plein d'efforts, mais tu remarques rien, je fais même un régime, j'ai faim à peine je pense à ton pâté de maison, j'ai la dalle...
Puis, une fois de plus je t'ai croisé par hasard devant chez toi, et tu me mets au pied du mur.
" Mais qu'est ce que tu fous là, tous les jours, toi ? "
Je hausse les épaules, et t'enfonces le clou : " Alors tu veux quoi ? "
"J'peux pas te dire ça maintenant, les murs ont des oreilles"
" Bon, ben, ce soir ? "
Alors, la nuit, je fais le mur pour te retrouver.
Tu me reposes ta question, j'éclaire ta lanterne...
Pendant un temps, avec toi, c'est la maison du bonheur.
J'suis tellement heureuse, j'ai envie de le crier sur les toits, je veux construire avec toi, je me vois déjà porter tes enfants et tenir ta maison..
Jusqu'au jour où je te demande pourquoi je te plais.. Et tu réponds:"Parce qu' y a du monde au balcon"
Là, je tombe de haut.
Je me dis que c'était pour plaisanter, je te souris, mais c'est qu'une façade, j'en ai gros sur le cœur, gros comme une maison.
On est sur la mauvaise pente, je vois bien qu'on fonce dans le mur.
Mais je sais pas quoi faire, je voudrais te laisser, prendre la porte, on dirait bien que ça s'écroule....
Jusqu'à ce soir, où je te vois sortir d'une maison de passe, et là, c'est fini, je débarrasse le plancher."