Ils me parlent de mon entourage, de mes amis, de

Ils me parlent de mon entourage, de mes amis, de ceux qui m'aiment, et je souris, Mama, parce que chez toi j'ai trouvé ces élans simples et limpides, ces gestes confiants que ne savent pas faire ceux d'ici, parce que dans ta maison, on est toujours la fille, la sœur de quelqu'un,
Parce que je suis plus étrangère dans mon propre pays qu'auprès de toi qui m'était inconnue.

Ils me parlent de mon enfance, de mes origines, ils me parlent de mes ancêtres, de ma culture, de l'importance de connaître son propre pays, ses racines.

Dis-leur, toi que mes vraies racines sont mouvantes, que j'habitais en moi-même en attendant de trouver ma terre d'accueil, je l'ai trouvé mon asile, ma mère, mon pays, j'ai planté mes racines sur le bord du fleuve et je suis devenue un arbre, je me suis nourrie des cris des enfants, je me suis nourrie des remous tièdes et des pluies moites.