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Léah Touitou - Ecriture
6 juin 2008

Au parc.


( ce texte a été écrit il y a quelques semaines, quand le diplôme était encore une date abstraite, et ne ressemblait pas encore à " oh-mon-dieu-c'est-dans-10-jours " )

Je me suis assise et j'ai quitté mes chaussures, puis mes chaussettes, l'été sur les pieds. Mes doigts filtraient l'herbe, l'été sur mes mains. Et le soleil me barbouillait les joues, l'été sur mon visage.

Au début, il y avait un livre... Les lignes ont commencé à briller, tanguer, se ressembler, et finalement, j'ai lu trois fois la même phrase sans la comprendre, j'ai posé le livre.

Je suis juste restée là. Allongée au hasard d'un parc, recouverte d'été.

Pieds nus dans l'herbe, la tête sur mon sac et du ciel partout autour. Idée vague de quelques arbres, des gens qui passent à côté, sur le chemin. Idée vague de voix indistinctes, d'enfants qui courent. Idée vague de temps mouvant, lumière moelleuse. Mes paupières étaient des persiennes, entre deux lignes orangées, j'ai regardé à peine les habitants du parc, en m'endormant.

Temps qui glisse...

Des ados jouaient au foot, taches vertes aux genoux et j'étais bluffée de leur adresse avec un ballon. J'ai admiré un moment, j'avais presque envie d'aller courir aussi.

J'ai regardé du coin de l'œil les amoureux qui se bécotaient et je me suis raconté dans ma tête combien ça m'était égal de ne donner la main à personne, et combien c'était reposant d'être seule parfois... ça n'a pas vraiment marché, mais l'intention y était. J'ai souri toute seule.

J'ai écouté les babillages des touts-petits, et le radotage des plus vieux. Les échanges de malabars, de cartes Pokemon, " lui on lui parle pas, il est bête, il m'a volé une carte, il avait dit qu'on échangeait pas en vrai "et  "le temps est détraqué, y a plus de saisons, un temps pareil à cette époque, avant c'était pas comme ça, on avait de vrais hivers."

J'ai deviné ceux qui passaient pour prendre un train, les pressés avec l'air sérieux et ceux qui flânaient sans montre, les perdus du samedi.

J'avais envie de rester là toute la journée, avec un carnet, un crayon. Écrire sur ceux qui passent, attraper des histoires.

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