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Léah Touitou - Ecriture
1 novembre 2008

Au fil du temps (2/2)

Ah, c'est toi !
Au fil du temps, tu passes plus très souvent,
Trop difficile, avec tes trucs là, ton ordinateur, ton sans-fil,
J'ai tout oublié, ça me met les nerfs en pelote, je te disais quoi, ça s'effiloche

Avec son bateau jusqu'en Chine, voilà, il a filé à l'anglaise sans rien me dire,  mon capitaine de marine, j'arrive pas à me souvenir, il a emmené des bouts de mémoire, elle est décousue cette histoire, j'ai rencontré ton grand-père après, on s'est mariés, je mélange les pinceaux du passé, c'était en quarante-deux, la guerre, je me rappelle un peu, ton grand-père est parti en découdre de l'autre côté de la mer, il y est parti comme on part à l'aventure, il est revenu battu à plates coutures, mais bon, il est revenu vivant, on a eu ta maman, puis ta tatie, attends, qu'est ce que je te dis, ta maman est venue après, quelle idée, je me suis encore emmêlée, je mélange mes filles, quel patchwork cette vie, ta mère et ta tantine, voilà, quelles gamines, elles passaient leur temps à s'écharper puis à se raccommoder, elles en faisait du bruit, jamais de répit...

C'était y a bien longtemps, dis-moi, ça te fait quel âge maintenant ?
Tant que ça, ça me rajeunit pas...

J'oublie encore, ma mémoire en Chine et mon cœur en famine, et mes filles en furie dans ma tête, mon capitaine que je regrette, ma migraine qui arrive et  la cacophonie qui m'épuise, ça s'envenime, attends, je termine, je m'échine mais attends, reste là, je te disais quoi ?

J'ai des accrocs partout à mes idées, toutes mes phrases qui se sont élimées...

Tu me disais, quel âge, déjà ? Vingt-trois ?

Je sais, il faut que tu files, mais tu m'appelles,  au moins un coup de fil...Tu me donnes plus de nouvelles, tu m'embobines, avec ton travail qui te mine, tes excuses de grand, elles sont cousues de fil blanc. Tu dis que tu vas repasser, mais c'est déjà la fin de l'été, l'université...

Oh, ça faisait longtemps, comment tu vas, mon grand, et tes enfants ?
Que je suis contente de te voir, amène-moi du fil, un dé,
J'ai un trou de mémoire, il faudrait le repriser
Mais je vieillis, j'arrive même plus à trouver le chas de l'aiguille,
Regarde-moi, ma peau fait des plis, je compte les rides de ma vie.
J'étends mes souvenirs à sécher sur le fil à linge, faudrait tout défroisser
Je sais plus quoi faire, je sais plus quoi dire
Tu sais ce qu'il me faudrait,
Un fer à repasser pour mes pensées fripées
Et toi, où t'es passé, au fil des jours, tu m'as oubliée ?

 

Les jours se dérobent, voilà octobre...
Tic Tac font les aiguilles du temps
Clic Clac font mes aiguilles tout doucement...

 

J'essaie depuis hier soir, je n'arrive pas à t'avoir,
Un petit mot sur ta messagerie, je t'embrasse mon petit,
Je continue à t'attendre, ici c'est Décembre..."

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Commentaires
B
(4.11.08 06:59)<br /> qu'est-ce qu'elle est chouette cette grand-mère...la mienne me manque tellement, elle lui ressemble...
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