J moins...

Parce qu'il ne reste rien, deux mois, même pas, quelques dizaines de jours, à peine un millier d'heures, le flot sableux du temps emportera tout.

Parce qu'ensuite vous serez là.

Vous serez là, et dans ce " vous",  il y a bien sûr, vos mains tendres et vos visages, vos corps sûrement grandis.

Ce sera vous, mes enfants d'il y a deux ans, vous êtes devenus sans nul doute autres, et je vous reconnaitrai malgré tout, différents et semblables, avec vos rires éclos, vos gestes vifs, vous serez là.

Et dans cette immense deuxième personne du pluriel, je compte, je compte et je recompte encore, à l'infini, l'air lourd et la lumière tranchante, la pluie d'été, le ciel à cent-quatre-vingt degrés, les gens alentour, le couleur pure, le noyau même de l'ailleurs.

Parce qu'il ne reste rien, et qu'ensuite vous serez là, et qu'alors, je serai la plus heureuse du monde.