Fenêtre sur...

Ta fenêtre me guette, au dessus des arbres verts,

c'est un autre été, un autre hiver, une autre existence et ta fenêtre là-haut raconte en transparence l'avant de cette vie, quand t'habitais encore ici.

C'est une bête histoire encore, 

Je me nourris de souvenirs un peu poisseux, je les savoure, tout doux, tout doux, carreau caramel, 

Par goût, par habitude, douceur fleur de sel, carreau carré caramels irréguliers,  fondu collé sur mes doigts fermés.

Elle est là, ta fenêtre et ce n'est plus la tienne, fenêtre carré ciel, carré de sel, 

Histoire très perpendiculaire derrière les arbres verts.

Carré des mois passants, calendrier, cases barrées depuis passé,fut un temps d'il y a longtemps, il était là, appuyé mon front brûlant, c'était Janvier derrière ta fenêtre.

Mes mains sur la vitre collées, saveur buée, et j'ai été là sur ce plancher, à regarder dehors la vie passer et me voilà tout bas les yeux levés à deviner, sous ta croisée, derrière les arbres verts qui peut bien habiter ? 

C'était avant, c'était janvier, tisane de temps passé, je souffle sur ma tasse en écoutant, la nuit s'efface, dos tourné voix cassée ça chante un peu facile un peu léger, chanson floue de temps tassé "La dame du dessus est morte, il y a des scellés sur sa porte "

Les arrosoirs sur le balcon mouillent de larmes ma propre chanson, souvenir fondu, sucre salive langue embrouillée ,fondu d'histoire au sel acide de mes pensées,

c'était avant et maintenant c'est après,

chanson finie, nouvelle portée,

Fenêtre à rien, à refermer, je n'y suis plus, déménagée

D'autres accords sur mes poignets, mes yeux se promènent, d'autres univers, au sol à terre, au ciel si clair,j'en souris de mes regrets faciles amers,

je vis, jolie, dessous les arbres verts.